MINISTERE DE LA FONCTION
PUBLIQUE ET DE LA REFORME DE L’ETAT
Direction générale de l’administration et
de la fonction publique
MINISTERE DE L’INTERIEUR
Direction générale de l’administration
MINISTERE DE LA VILLE
Délégation interministérielle à
la ville et au développement social urbain
3 AOUT 2000
FP/5 n° 1979
Le ministre de l’intérieur
Le ministre de la fonction publique et de la réforme
de l’Etat et
Le ministre délégué à la ville
à
Mesdames et Messieurs les préfets de région
et de département
Mesdames et Messieurs les directeurs de personnel d’administration
centrale (pour information)
Madame et Messieurs les directeurs d’instituts régionaux
d’administration
OBJET : mise en œuvre des décisions du comité
interministériel des villes (CIV) du 14 décembre
1999, relatives à la formation des fonctionnaires affectés
dans les quartiers difficiles.
REF. : circulaire Fonction publique/Intérieur n°
1970 du 8 mars 2000.
Par circulaire citée en référence vous était
annoncée la mise en œuvre de mesures relatives à
la formation et à l’accompagnement dans leurs fonctions
des agents publics affectés dans les quartiers difficiles,
à la suite de la tenue du dernier CIV du 14 décembre
1999. Il vous était également indiqué qu’une
circulaire viendrait ultérieurement préciser le
contenu de ces mesures et les moyens de tous ordres à mobiliser.
Tel est l’objet du présent document.
Les actions à mettre en œuvre, dans un cadre interministériel,
sont de deux types :
1) une formation à la prise de poste, généralisée
dès septembre 2000, à destination des agents arrivant
dans un quartier difficile, pour une première ou une nouvelle
affectation professionnelle ;
2) une formation-action relative à la sociologie
urbaine ainsi qu’aux méthodes et aux outils de la
politique de la ville, conçue pour les cadres et leur équipe.
Par ailleurs, une formation-action, portant sur les mêmes
thèmes que la précédente, mais destinée
en priorité aux préfets et aux chefs de services
déconcentrés, sera organisée au plan national.
Certaines recommandations visent à la fois les formations
à la prise de poste et celles destinées à
l’encadrement. Le public est celui de la fonction publique
de l’Etat, mais la participation de fonctionnaires territoriaux
ou de salariés d’association, également en
situation de prise de poste, devra être recherchée,
et mise en œuvre chaque fois qu’elle est possible. Les
intervenants doivent être issus des différents secteurs
concernés par la politique de la ville (par exemple les
agents de services publics de proximité et les chefs de
service, les élus locaux et les fonctionnaires territoriaux,
les personnels des associations). La participation des organismes
publics de formation des fonctionnaires (instituts régionaux
d’administration, délégations régionales
du centre national de la fonction publique territoriale...) et
celle des centres de ressource de la politique de la ville sont
souhaitables. Les apports de cabinets privés, sont envisageables,
en complément.
Les formations doivent permettre de capitaliser les expériences
intéressantes menées dans les quartiers. Elles fournissent
l’occasion d’expérimenter les formes pédagogiques
les plus adaptées au contexte local, avec des rythmes de
formation déterminés à chaque fois de manière
spécifique. L’alternance entre les apports théoriques
et méthodologiques en salle de formation et les actions
sur le terrain doit être systématiquement recherchée
et travaillée. Chaque formation fait l’objet d’une
évaluation précise.
Les formations interministérielles à la prise de
poste favorisent la connaissance de l’environnement local
par les agents, leur donnent les moyens d’agir plus aisément
sur le terrain et de travailler en réseau. Elles ont une
durée minimale de trois jours (ce qui signifie qu’elles
peuvent être plus longues, compte tenu de la variété
des thèmes à aborder et des modalités pratiques
retenues) ; elles comprennent plusieurs aspects complémentaires
:
1) des apports relatifs à la politique de la ville.
Les enjeux de la politique de la ville, les évolutions
récentes des dispositifs et des procédures, les
acteurs.
2) des apports relatifs au quartier concerné.
La connaissance de l’histoire du quartier, des caractéristiques
économiques, sociales et culturelles de la population,
des interventions déjà menées et des problèmes
à résoudre.
Le réseau des services publics locaux, la mise en œuvre
de la participation des habitants, le rôle des associations
et le travail en partenariat à partir des missions respectives
de chacun et de l’organisation de rencontres.
3) des travaux et des mises en situation portant sur les relations
entre acteurs.
L’accueil des usagers, les relations interculturelles, la
médiation.
La gestion des conflits.
La motivation des agents et la prise en compte du stress.
Les formations à la prise de poste regroupent les agents
des différentes administrations oeuvrant dans le même
quartier (ou un ensemble de quartiers) et doivent intervenir pour
chaque agent dans un délai rapide après la prise
de fonction. Si des formations à la prise de poste sont
organisées localement de manière spécifique
pour les cadres, celles-ci doivent comporter un aspect de management
de l’équipe et de conduite de projet. Les formations
interministérielles à la prise de poste viennent
en complément des formations ministérielles d’accompagnement
des agents sur leur fonction spécifique, qui peuvent prendre
la forme de regroupements sur des modules ou de tutorat.
Les formations-actions ministérielles déconcentrées
pour les cadres intermédiaires et leur équipe peuvent
prendre deux formes. Il s’agit soit de faire travailler ensemble
les cadres de différents services administratifs ayant
chacun un projet à conduire, ce qui favorise le rapprochement
interinstitutionnel sur des problématiques communes, soit
d’accompagner un cadre et son équipe dans la conduite
d’un projet opérationnel impliquant d’autres
partenaires de la ville. Dans les deux cas de figure, la formation
aide à définir et à conduire un projet cohérent
avec les priorités du quartier et les projets des autres
services publics. La formation facilite la lecture des mutations
en cours, le diagnostic de la situation locale, le positionnement
des partenaires du projet et propose des principes d’action.
Parmi les contenus à aborder, figurent des apports relatifs
à la politique de la ville et à la situation du
quartier. Des compléments méthodologiques sur la
conduite de projet, l’animation de l’équipe et
le travail en partenariat sont également nécessaires.
Ils sont effectués en relation avec les projets réels
des participants et supposent une adéquation forte avec
les problématiques qui se dégagent de l’action
sur le terrain.
Pour l’organisation de ces actions de formation, les deux
niveaux de déconcentration seront sollicités :
1) le niveau régional pour la conception, l’appui
et le conseil de la politique de formation : appuyée sur
le comité interservice régional, une collaboration
étroite entre le réseau régional de la Délégation
interministérielle à la ville (DIV) et celui des
correspondants de la direction générale de l’administration
et de la fonction publique (DGAFP) pour la formation interministérielle
déconcentrée (délégués interdépartementaux
à la formation et chargés de mission dans les secrétariats
généraux aux affaires régionales) est indispensable
;
2) le niveau départemental pour la mise en œuvre
opérationnelle, le but général étant
de laisser un maximum de souplesse à cette organisation,
pour permettre aux initiatives locales de se manifester de la
façon la plus adaptée aux situations. Il conviendra
de désigner un responsable départemental des actions
de formation, qui travaillera en lien avec le sous-préfet
chargé de mission pour la politique de la ville et le comité
interservice départemental.
Afin de favoriser la participation des publics les plus divers
(fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales,
personnels associatifs...) à ces formations communes, des
montages financiers devront être élaborés
localement, en tenant compte des ressources budgétaires
des différents partenaires et de leur contribution à
l’organisation, à l’animation et à la
fréquentation de chaque action de formation.
Le financement de ces actions sera opéré à
partir des crédits des chapitres 34-94 (Titre III) du budget
des services généraux du Premier ministre pour la
formation des fonctionnaires de l’Etat. Pour la formation
des membres des autres fonctions publiques, d’organismes
para-publics ou des membres actifs - salariés et bénévoles
- des associations, les crédits des chapitre 37-82 et 46-60
(Titre IV) du budget du ministère de l’Emploi et de
la Solidarité pourront également être sollicités.
La DGAFP déléguera les crédits du chapitre
34-94 aux préfets de région, à raison, dans
un premier temps, de 100 000 F et 300 000 F par département
comprenant respectivement une ou plusieurs zone(s) urbaine(s)
sensible(s) ou ZUS ; dans un second temps, et au vu des demandes
et des projets pertinents avancés par les départements,
des sommes complémentaires seront attribuées.
A la fin du premier semestre 2001, un bilan d’étape
de ce dispositif, qui a vocation à être reconduit,
sera réalisé par la DGAFP, en association avec la
DIV. Ce bilan, qui sera diffusé pour l’information
collective des responsables de ces actions, servira à adapter
le dispositif. D’ores et déjà il est souhaitable
de prévoir, au-delà de l’évaluation
immédiate de fin de formation, d’interroger les stagiaires
après un délai de six mois pour mesurer l’adéquation
de la formation aux conditions réelles d’exercice
des fonctions. |