République
Française
Ministère de l'emploi et de la
solidarité
Direction Générale de
la Santé
Paris, le
La ministre de l'emploi et de la solidarité
La secrétaire d'état à la santé
à
Mesdames et Messieurs les préfets de région
Direction régionale des affaires sanitaires et sociales
(pour mise en œuvre)
Mesdames et messieurs les préfets de département
Direction départementale des affaires sanitaires et sociales
(pour exécution)
CIRCULAIRE N° DGS/SP2/2000/324 du 13 juin 2000 relative
au suivi des actions de santé en faveur des personnes
en situation précaire
Date d'application : immédiate
NOR : MESP0030261C (non paru au journal officiel)
Grille de classement : SP 4 43
Résumé : accès aux soins
des personnes démunies : mise en place des actions
du programme régional d’accès à la
prévention et aux soins des personnes en situation précaire
(PRAPS)
Mots-clés : santé des publics
en situation précaire – accueil des populations
démunies à l’hôpital – santé
des jeunes – PRAPS- politique de la ville—évaluation-
suivi crédits
Textes de référence : circulaire
DGS/SP2 n°99-110 du 23 février 1999
Textes abrogés ou modifiés :
Annexes :
Annexe générale
Annexe technique 1 : cahier
des charges atelier santé ville
Annexe technique 2 : santé
mentale et prévention de l’exclusion (appel d’offres) :
état d’avancement des actions
Annexe technique 3 : guide
de suivi des actions financées en 1999.
L’article 67 de la loi d’orientation relative à
la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 a proclamé
que " l ‘accès à la prévention
et aux soins des personnes les plus démunies constitue
un objectif prioritaire de la politique de santé ".
L’article 71 de la loi prévoit
la mise en place de programmes régionaux d’accès
à la prévention et aux soins (PRAPS).
Leur enjeu est triple :
- santé publique : favoriser l’accès
de tous au système de santé et ainsi améliorer
l’ensemble des indicateurs de santé, accroître
le contenu préventif des actions
- institutionnel : faire évoluer le système
de santé vers plus d’efficience par une meilleure
prise en compte des besoins, par un fonctionnement plus partenarial,
qui déterminent les conditions de protection de la
santé de l’ensemble de la population, renforcer
la dynamique régionale, en liaison avec les autres
niveaux d’intervention (national, départemental,
local)
- politique : faire reculer l’exclusion
UN EFFORT A PROLONGER
L’année 1999 a été
consacrée à l’élaboration de la première
génération de PRAPS :
L’articulation dynamique dans la procédure d’élaboration
des PRAPS entre le niveau départemental et le niveau
régional a été déterminante pour
élaborer des programmes régionaux de qualité.
La dynamique enclenchée pourra favoriser
une réflexion plus globale sur le système de santé
et notamment sur les modes d’articulation avec les acteurs
du social (rôle de l’hôpital par rapport à
la médecine de ville, formation pluridisciplinaire, rôle
accru des réseaux, lien entre le secteur libéral
et PMI ou la médecine scolaire, place de la prévention
à accroître) ; cette dynamique doit être
approfondie par un meilleure implication dans les prises de
décision.
L’année 2000 est la première
année de mise en œuvre des PRAPS.
Le PRAPS arrêté (vous devez impérativement
faire parvenir les 4 exemplaires demandés à la
DGS si vous ne l’avez pas déjà fait) constitue
un document de référence de votre région
pour les trois années à venir sur le thème
de la santé des personnes en situation de précarité.
La déclinaison départementale du PRAPS doit maintenant
être élaborée.
Les crédits du 47-11-20 ont été maintenus
au même niveau qu’en 1999. La ligne budgétaire
est globalisée pour vous donner plus de souplesse dans
la gestion des crédits et pour faciliter l’articulation
entre les Programmes Régionaux de Santé (PRS)
et les PRAPS. Cette globalisation s’inscrit dans un mouvement
de renforcement de la déconcentration. Elle permet de
financer des actions de santé publique diverses ainsi
que l’explique la circulaire budgétaire du 3 février
2000. Le suivi budgétaire par l’application GLB
permettra d’effectuer un suivi par région des crédits
du chapitre 47-11-20 en permettant la distinction initiale
PRS-PRAPS.
Le comité régional, un
outil de pilotage à valoriser
L’article 71 de la loi du 29 juillet 1998 vous donne mission d’assurer
la coordination de l’élaboration et du suivi des
PRAPS. Le Comité régional des politiques de santé
(créé par le décret du 29/12/ 1998) constitue
le lieu de cette coordination et vous veillerez à effectuer
une organisation rigoureuse de son fonctionnement. Une programmation
sur l’année du calendrier et des thèmes de
réunion de ce comité serait à cet égard
très utile.
Vous me signalerez toute difficulté
à cet égard.
Une mobilisation des acteurs à
développer
Une politique de communication active vis à vis de la
population et vis à vis des acteurs de la lutte contre
l’exclusion paraît nécessaire. Certaines régions
ont adopté à cette fin différents outils
(périodique, dépliant, vidéo). La communication
en direction de la population doit permettre de faciliter la
mobilisation des différentes personnes concernées,
d’améliorer le programme et de mieux l’articuler
avec les besoins. Au niveau national la mise en place prochaine
d’un site Internet peut faciliter la transparence des choix
réalisés par chaque région et faciliter
une meilleure implication de la population sur les décisions
prises.
CERTAINS THEMES DEVRONT PAR AILLEURS ETRE
PLUS PARTICULIEREMENT SUIVIS :
La prévention
Je vous invite à suivre la manière dont les principaux
acteurs de développement des politiques de prévention
(comités départementaux d’éducation
pour la santé, Conseils Généraux, centres
de cure ambulatoire en alcoologie…) renforcent leur action
en direction des publics en situation de précarité.
Le dispositif examen de santé des Caisses primaires
d’assurance maladie doit faire l’objet d’une
attention particulière car il peut servir de point d’appui
pour le public visé par les PRAPS.
L’articulation avec le dispositif
RMI
Les crédits d’insertion relatifs aux actions menées
en faveur des bénéficiaires du RMI doivent faire
l’objet d’une recherche de complémentarité
avec le PRAPS.
Santé mentale
La concertation menée dans le cadre du comité
régional des politiques de santé doit permettre
de favoriser une implication des établissements de santé.
Politique de la Ville, nouveaux contrats
de ville et santé
Le Comité Interministériel des Villes du 14 décembre
1999 a décidé la création d’un nouvel
outil : l’atelier santé ville ( présentation
en annexe générale et cahier des charges en annexe
technique 1).
Evaluation
Il est essentiel que vous mettiez rapidement en place une procédure
d’évaluation du PRAPS, afin de garantir la bonne
adéquation des outils et des stratégies d’évaluation
(voir annexe générale).
Un suivi des crédits est organisé sur la même
base qu’en 1997 (voir annexe générale et
annexe technique 2).
---
Je vous prie de bien vouloir me faire part (DGS-SP2) des problèmes
que vous pourriez rencontrer dans la mise en œuvre des
programmes régionaux d’accès à la
prévention et aux soins pour les personnes en situation
de précarité.
Le Directeur Général de la Santé,
Professeur Lucien ABENHAIM
ANNEXE GENERALE
1-La Couverture Maladie universelle
(CMU) et l’Aide médicale Etat (AME) modifient le
contexte de l’accès aux droits
La mise en œuvre de la CMU est suivie par les DRASS. Elle
concerne fin avril presque 4 millions de bénéficiaires.
Les PRAPS sont un lieu d’observation important pour vérifier
si la montée en charge se fait correctement, et pour
analyser les retombées de cette réforme qui intervient
sur des points importants : fonctionnement du tiers payant,
respect des tarifs opposables par les professionnels, existence
d’une offre de soins accessible aux usagers. La question
du seuil est évidemment un sujet qui doit retenir l’attention,
car elle concerne des populations fragiles. L’évaluation
de cette première phase est importante pour donner des
orientations pour l’action.
2-Accompagner la mise en place des
Permanences d’Accès aux soins (PASS) dans les établissements
de santé
- le tableau de bord élaboré afin de suivre la
mise en place opérationnelle des PASS indique que 124
PASS étaient opérationnelles au 31 mars 2000,
soit un taux d'opérationnalité de près
de 50 % par rapport à l'objectif de 250 PASS installées
au 31 décembre 1999. Une PASS est considérée
comme opérationnelle dès lors qu'elle dispose
de personnels recrutés et opérationnels et qu'un
comité de pilotage ou des protocoles ont été
instaurés.
- les premières conclusions du pré-rapport rédigé
en février 2000 par Monsieur Jacques LEBAS, coordonnateur
de la mission d'accompagnement et de soutien pédagogique
pour la mise en place des PASS révèlent une situation
contrastée selon les régions, tant sur le plan
quantitatif que qualitatif. Il ressort notamment de ce pré-rapport
que les régions les plus avancées sont celles
qui disposaient d'un dispositif permettant d'accueillir les
personnes démunies avant 1998.
- une journée d'échanges sur les PASS organisée
le 24 mai 2000 par la Direction des Hôpitaux/AF1 et la
DGS/SP2 sur les aspects concrets de la mise en place des permanences :
l'objectif est que les participants puissent disposer d'outils
méthodologiques facilitant leur travail sur le terrain."
La mise en place des PASS doit pouvoir s'appuyer sur la collaboration
étroite des différents acteurs sanitaires et sociaux
concernés par la santé des populations en situation
de précarité (établissements de santé,
associations, travailleurs sociaux, collectivités locales,
professionnels de santé de ville,...) dans le cadre du
travail en réseau organisé au niveau local.
3-Politique de la ville (atelier santé)
Vous trouverez en annexe technique 1 le cahier des charges
de cet outil qui s’inspire de la démarche PRAPS
pour faciliter l’émergence d’un lieu de coordination
local entre tous les acteurs de santé des villes engagées
dans les contrats de ville 2000/2006. Cet outil vise à
favoriser l’association des habitants et les professionnels
aux choix réalisés, aux décisions prises
concernant la santé.
L’atelier santé ville doit s’articuler avec
les PRAPS en s’inspirant des priorités régionales
une version localisée des PRAPS : il devrait favoriser
une articulation dynamique entre la politique de la ville et
la politique de santé.
Vous devez favoriser la mise en place de ces ateliers santé
ville et veiller à ce qu’ils soient dûment
intégrés aux PRAPS en vous associant aux services
chargés de la politique de la ville pour en assurer la
promotion et le suivi.
Par ailleurs vous veillerez aussi à ce que chaque année
le rapport annuel au comité régional des politiques
de santé sur la mise en œuvre du PRAPS prévoit
un point sur la mise en œuvre des ateliers santé
ville.
4-Education pour la santé
Les activités d’éducation pour la santé
menées dans le cadre des PRAPS font l’objet d’un
suivi national par le Comité Français d’Education
pour la Santé qui est de ce fait associé aux regroupements
des coordonnateurs régionaux organisés par la
direction générale de la santé.
Concernant les interventions directes auprès des différents
publics du champ de la précarité (qui constituent
un volet fondamental de ces activités) il est apparu
nécessaire de s’appuyer sur des protocoles harmonisés.
Les interventions effectuées à ce titre
doivent en particulier s’articuler avec le rôle des
différents professionnels impliqués dans la prise
en charge sanitaire, sociale et éducative de ces publics.
L’établissement de ces procédures est du
ressort des comités d’éducation pour la santé
et nécessite de cibler les problématiques à
considérer (type de public, cadre d’intervention,
problématique de santé liée à la
précarité, objectifs inscrits dans le PRAPS …).
Ces procédures sont à établir selon les
indications fournies par la DGS/SP1 en fin 1999. Elles doivent
figurer comme un des objectifs de la phase de mise en œuvre
des PRAPS sur une ou deux problématiques prioritaires
du programme régional.
Cette orientation méthodologique sera prise en compte
dans le cadre des contrats d’objectifs et de moyens en
cours d’élaboration avec les comités d’éducation
pour la santé dans bon nombre de régions, suite
notamment aux dispositions de la circulaire générale
de déconcentration des crédits pour 2000 (ligne
47.11.20). Il importe que les DRASS engagées dans l’élaboration
de tels contrats puissent s’informer mutuellement et informer
la direction générale de la santé de la
ou les problématiques retenues à ce sujet. La
direction générale de la santé pourra contribuer
ainsi à la coordination nationale en lien avec le CFES
et, au besoin, aidera à préciser les sujétions
de mise au point de ces protocoles d’intervention.
5-Appel d’offres
La DGS lancera prochainement un nouvel appel d’offres
national sur le cancer. Celui-ci met l’accent sur l’articulation
entre le PRAPS et le PRS.
Un suivi de l’appel d’offres " santé
mentale " est demandé (annexe technique 2) ;
6-Lits d’hébergement pour
soins.
Les lits d’hébergement pour soins ont fait l’objet
d’une étude réalisée à la demande
de la DGS et de la DAS par la Fédération nationale
des Observatoires régionaux de la santé..
Cette étude réalisée sur plusieurs sites
dans quatre régions sera adressée prochainement
aux DRASS et aux DDASS.
7-Annuaire des acteurs
Vous devrez veiller à ce que l’annuaire des acteurs
de la lutte contre les exclusions (circulaire en cours de préparation)
qui pourra être consulté sur version papier et
sur internet, intègre tous les acteurs de votre région.
8-Organisation d’un colloque européen
Mme la Ministre a souhaité la tenue d’un colloque
européen sur le thème santé et précarité
à l’occasion de la Présidence Française
de l’Union Européenne. Il aura lieu les 6-7-8 décembre
2000. Les coordonnateurs des PRAPS seront intégrés
dans la préparation car il s’agit de confronter
l’expérience française à la situation
d’autres pays afin de tirer des éléments
susceptibles de nous aider à améliorer le dispositif
actuel.
9-Santé des jeunes
La plupart des PRAPS considèrent que la santé
des jeunes en situation de précarité est une priorité
régionale :
- il est par conséquent indispensable d’associer
les services de l’Education Nationale aux instances de
pilotage et de suivi des actions inscrites au PRAPS
- il est nécessaire d’assurer une liaison avec
la campagne nationale sur la contraception
- le thème de la souffrance psychique est très
présente dans le PRAPS : il s’avère
donc important d’assurer le suivi des projets retenus
en 1999 dans le cadre de l’appel d’offres lancé
par la DGS (voir annexe 2). Le récent rapport du Haut
comité de la Santé Publique (février
2000) sur " la souffrance psychique des adolescents
et jeunes adultes " fait des recommandations
dont vous devez vous inspirer pour effectuer la programmation
des actions.
La DGS et la DAS procèdent à l’examen des
rapports d’évaluation sur les lieux d’accueil
et d’écoute. Une nouvelle circulaire est en cours
de rédaction. Une journée d’information et
de discussion sur le rôle de ces lieux sera organisée
prochainement.
Les missions locales pour l’accueil et l’insertion
sociale et professionnelle des jeunes ont un rôle important
à jouer dans l’évaluation des besoins de
santé des jeunes en difficulté d’insertion.
La Délégation interministérielle à
l’insertion des jeunes, en liaison avec la DGS, prépare
un guide des bonnes pratiques sur les questions de santé
en direction des Missions locales et des PAIO. Vous devez veiller
à ce que les questions de santé soient bien prises
en compte par les Missions locales et les PAIO notamment en
faveur des jeunes intégrés dans le programme TRACE.
La participation des DDASS aux comités de pilotage du
programme est essentielle pour repérer les difficultés
d’accès aux soins de jeunes impliqués (et
notamment pour contribuer à l’évaluation
de la mise en place de la CMU). Un récent rapport parlementaire,
rédigé par Mme MIGNON député, sur
le programme Trace indique que la prise en compte des questions
de santé s’effectue dans de bonnes conditions. Il
faut renforcer l’articulation entre les différents
acteurs en veillant à la mise en place d’un suivi
départemental : rencontre entre la DDASS et les
missions locales, contact régulier avec le comité
départemental de la jeunesse, éventuellement création
d’un groupe de travail avec les différents partenaires
concernés.
10-Evaluation
Vous devez définir avant le lancement d’une action
un ou des critères précis d’évaluation
(si possible quantitatifs).
Vous pourrez faire appel aux compétences nationales
et locales qu’il vous semblera nécessaire de mobiliser
pour participer à l’évaluation de la mise
en œuvre du PRAPS et des actions réalisées.
Un document d’orientation sur l’évaluation
sera adressé dans les prochains jours aux coordonnateurs
PRAPS.
Le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre
du PRAPS doivent être l’occasion de compléter
les informations stratégiques disponibles sur les problématiques
relatives à l’accès aux soins et à
la prévention, car il est nécessaire d’approfondir
les connaissances dans ce domaine.
11-Evaluation (suite) :Suivi des actions financées
en 1998 et 1999
Les crédits de santé publique en faveur des publics
en situation de précarité sont dans leur quasi
totalité déconcentrés. Ils ont été
fortement augmentés à la suite du vote de la loi
du 29 juillet 1998.
La présente circulaire actualise la circulaire du 3
août 1998 sur le suivi des actions mises en œuvre
en 1997.
Les résultats concernant l’utilisation des crédits
santé-précarité 1997 ont été
publiés sur le site intranet du Ministère (rubrique
PRAPS).
Le suivi des actions prévu par la présente circulaire
concerne le chapitre 47-11 article 40 pour l’année
1999. Le nombre d’ informations à recueillir
a été réduit (cf. guide de remplissage,
annexe technique 3).
Les DDASS fournissent les informations en utilisant le cadre
fourni (tableau excel qui sera envoyé par la DGS sous
Ccmail) aux DRASS qui les acheminent après validation
des éléments et une synthèse dans un seul
fichier excel à la DGS avant la fin du mois de juin pour
exploitation nationale et régionale et publication sur
le site intranet par Ccmail.
Il est donc demandé aux DDASS de remplir le questionnaire
joint (tableau transmis sous Ccmail) et de le transmettre à
la DRASS qui collecte l’ensemble des données pour
les départements de la région (cf. guide joint
sur la procédure à suivre, annexe technique 3).
12- Les objectifs des prochains mois
pour l’administration centrale
La DGS va maintenir et développer ses actions d’animation
dans le cadre des PRAPS
- analyse des PRAPS qui sera présentée le 25
mai 2000 lors d’une journée de travail ouverte à
tous ceux qui, dans les DDASS et les DRASS ont participé
à l’élaboration des PRAPS et seront acteurs
de leur mise en oeuvre.
- développement du site intranet, mise en place d’un
site internet et poursuite de la publication du bulletin Actions
PRAPS
- organisation et tenue de la réunion des coordonnateurs
régionaux les 25 et 26 mai 2000 et notamment
le 25 avec les coordonnateurs PRAPS des DDASS
- mise en place de journées de formation et de soutien
technique aux pilotes PRAPS notamment sur le thème
de l’évaluation
ANNEXES TECHNIQUES
Annexe technique
1
ATELIER SANTE VILLE
LE CADRE DE REFERENCE
Le Comité Interministériel des Villes du 14 décembre
1999 a précisé les orientations de la politique
de la ville en matière de santé avec la mise en
place, au sein des Contrats de Ville, d’ateliers "santé
ville". Les Programmes Régionaux d’Accès
à la Prévention et aux Soins (PRAPS), institués
par l’article 71 de la loi n°98-657 du 29 juillet 1998
d’orientation relative à la lutte contre les exclusions
fixent un cadre d’action et contribuent à leur mise
en œuvre.
Créé à l’initiative des partenaires
des contrats de ville qui souhaitent inscrire la santé
comme une priorité forte, l’atelier " santé
ville " pourra constituer le dispositif opérationnel
de la convention thématique santé.
L’atelier " santé ville " vise
à promouvoir le développement de programmes locaux
de santé, en cohérence avec la démarche
stratégique utilisée pour les PRAPS.
Il s’agit d’améliorer la cohérence
et la pertinence des actions destinées aux populations
prioritaires des territoires de la politique de la ville, qu’elles
soient menées par les institutions, le monde associatif
ou les acteurs de santé du service public ou privé.
LES OBJECTIFS
Les ateliers "santé ville"
ont pour objectifs :
- d’identifier au niveau local les besoins
spécifiques des publics en difficulté et
les déterminants de l’état de santé
liés aux conditions de vie ;
- de faciliter la mobilisation et la coordination des différents
intervenants par la création et le soutien à
des réseaux médico-sociaux ;
- de diversifier les moyens d’intervention en fonction
de l’analyse des besoins par site ;
- de rendre effectif l’accès aux services publics
sanitaires et sociaux de droit commun ;
- de développer d’une part, la participation active
de la population à toutes les phases des programmes
(diagnostic, définition de priorités, programmation,
mise en œuvre et évaluation) et d’autre part,
la concertation avec les professionnels et les différentes
institutions du secteur sanitaire et social concernés
par ces programmes.
LES ACTEURS
Tous les acteurs des champs sanitaires et sociaux doivent être
impliqués, particulièrement les médecins
de ville, les établissements de santé publics
et privés, les structures de santé mentale, les
CHRS, les centres de santé, les centres sociaux, les
services de santé scolaire, les services sociaux d’accueil
aux étrangers, les missions locales.
La démarche de réseau comme moyen d’intervention
devra être privilégiée de manière
à évoluer vers la constitution de réseaux
de santé de proximité.
LES THEMES D’ACTION
Les thèmes de travail peuvent concerner :
- la connaissance de l’état de santé de
la population des sites prioritaires,
- la définition des objectifs d’amélioration
de l’état de santé et de ses déterminants,
- l’accessibilité aux droits sociaux, aux soins,
à la prévention et à la santé,
- l’analyse des principaux dysfonctionnements de l’accès
à la prévention et aux soins,
- les questions concernant les pratiques professionnelles sanitaires,
sociales et d’insertion,
- la qualité et l’organisation de l’offre de
soins,
- les besoins en formation des professionnels accueillant les
publics en situation de précarité.
Les ateliers " santé ville " s’appliquent
à des territoires infra-communaux (les quartiers), communaux
ou intercommunaux suivant l’échelle pertinente définie
par le diagnostic territorial.
LES MODALITES DE MISE EN OEUVRE
L’atelier " santé ville " n’est
pas une structure de plus mais le lieu de la coordination des
acteurs en vue de l’élaboration d’un diagnostic
partagé des problèmes à traiter, de l’adoption
et de la mise en œuvre d’un programme d’actions
concertées, de leur réalisation et d’une
évaluation régulière des résultats
obtenus.
Il est souhaitable de s’appuyer sur les structures existantes
qui participent aux actions de lutte contre les exclusions.
Un coordonnateur peut être recruté pour animer
la démarche, dans ce cas il doit être intégré
au pilotage du contrat de ville et dans le groupe de pilotage
départemental du PRAPS animé par les DDASS.
Sa mission porte sur l’animation, l’aide à
la concertation, le soutien méthodologique par la création
d’outils adaptés aux projets locaux de santé.
Les techniques de travail communautaire ou en réseau
sont particulièrement recommandées.
Dans ce cadre, il recueille les données quantitatives
et qualitatives, mobilise les compétences existantes :
les chefs de projet politique de la ville, le chargé
de projet toxicomanie, les centres de ressources de la politique
de la ville, les centres d’information et de ressources
sur la drogue et les dépendances de la Mission Interministérielle
de Lutte contre la Drogue et les Toxicomanies, les Observatoires
Régionaux de Santé. Il apporte un soutien aux
acteurs (par exemple les Adultes relais).
Il promeut la participation des habitants dans les projets
locaux de santé et assure la cohérence et l’articulation
des conventions thématiques santé prévention
avec les actions de prévention du Contrat Local de Sécurité
(CLS).
Par ailleurs, il a vocation à participer, en lien avec
les DDASS, aux travaux des PRAPS dont il est un correspondant
privilégié sur le territoire, à l’action
menée dans le cadre des Conférences Régionales
de Santé et à valoriser la participation des habitants
dans les projets locaux de santé comme les Etats généraux
de la santé le préconisent.
Compte tenu de la nature de la mission, il est souhaitable
que cette fonction soit assurée par un professionnel
ayant une connaissance des techniques de la santé publique,
notamment le recueil et l’analyse des données quantitatives
et qualitatives, le diagnostic partagé, les méthodes
de suivi, d’animation et d’évaluation, de communication,
les politiques publiques, les relations avec les partenaires
et la population.
LES SOUTIENS FINANCIERS DE L’ÉTAT
Les ateliers " santé ville " bénéficient
d’un soutien financier de la part du ministère délégué
à la Ville et du secrétariat d’Etat à
la santé et à l’action sociale dans le cadre
des contrats de ville.
A ce titre, ils sont financés conjointement par la Ville
et l'Etat. Pour l’Etat, le chapitre 47-11-20 du ministère
de l’emploi et de la solidarité, le chapitre 46-60-10
(fonds d’intervention pour la ville) et le chapitre 37-82
pour le financement des actions de service public, seront mobilisés.
Les crédits des autres collectivités territoriales
et des autres partenaires seront également recherchés
(FAS…). Il convient dans tous les cas de figure, avant
de mobiliser des financements complémentaires, de rechercher
une bonne utilisation coordonnée des financements existants.
Les ateliers " santé ville " retenus
feront l’objet d’un rapport annuel de suivi auprès
du Comité régional des politiques de santé
(en application de l’article 71 de la loi 98-657 du 29
juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre
les exclusions) et des instances de pilotage du contrat de ville.
L’EVALUATION
Les ateliers " santé ville " doivent
prévoir une procédure précise d’évaluation
de type participative comportant un volet qualitatif et quantitatif.
La place donnée à la participation des habitants
permettra aux acteurs d’apprécier l’impact
des actions de santé dans le sens du concept de " santé
bien-être ", selon des critères qui seront
différents suivant les populations concernées
et les modes d’intervention.
L’évaluation permettra d’examiner les résultats
des projets locaux de santé et leur cohérence
avec l’ensemble des actions de santé sur les territoires
en contrat de ville (par exemple : accès aux droits
par mise en place de la CMU, notamment l’accueil et la
domiciliation au niveau des CCAS, fonctionnement et pertinence
de la Permanence d’Accès aux Soins de Santé
dans l’établissement de santé de proximité,
place et rôle des réseaux Ville-Hôpital au
niveau local, des réseaux de santé de proximité,
du volet santé PDI…) et leurs effets sur l’amélioration
de la santé des habitants et, au-delà, sur la
qualité de vie et l’insertion sociale.
L’évaluation des ateliers " santé
ville " inscrit dans les contrats de ville, sera pris
en compte dans le cadre de l’évaluation nationale
de la politique de la ville du XIIème plan.
Contacts :
Délégation Interministérielle
à la Ville :
Catherine RICHARD, chargée de mission,
Département lien social et service public,
TÉL : 01 49 17 46 57. Fax : 01 49 17 46
94.
Direction Générale de la Santé :
Robert SIMON, chef du bureau SP2,
TÉL : 01 40 56 42 77.
|